Page blanche Alger

Page blanche Alger récit d’une enfance, prose qui avance, dit, efface, contredit. 

Comment écrire le récit d’une enfance lorsque ce récit n’a  jamais été dit ? Lorsque, à sa place, n’a existé qu’un  silence ? Il ne s’agit pas alors de combler le manque de  mots, l’absence du récit et de la mémoire en inventant  des  faits. Il s’agit de déplier cette absence et de l’écrire :  écrire l’absence de récit.

Cette absence n’est pas synonyme de vide mais devient  le point à partir duquel un imaginaire peut s’inventer, une  fiction peut s’écrire.

C’est dans cette absence que s’inscrit l’écriture de Jean-Philippe Cazier dans une langue dépouillée pour dire l’amour d’une jeune fille, la différence, le rejet, la guerre.

 

13 euros


Sans narrateur ni auteur, récit abstrait, écho ou fragments d’une enfance passée sans dire un seul mot réel. Ce livre incertain, obscur comme l’intérieur d’une forêt, ce livre sans titre n’a pas encore accès aux mots, chant sans paroles comme ces psalmodies purement sonores entendues une nuit dans une rue d’Algérie. Récit ou qualifié tel, ou bien un nom plus vague, ce texte peuplé de silhouettes en prose sans plus d’identité, ou bien très floue. Des regards ou peut-être rien (l’aboiement d’un chien résonne au loin). Il n’y a personne ni personnage dans ce récit tout en dissolution car pas de langage dans ces labyrinthes encore de l’enfance. Images mais sans regard pour les voir, images ou mots, rumeur d’un récit qui pourrait être celui-ci – en vie peut-être, déjà mort peut-être. Ces mots, ces images, ces mots seront ce texte encore dans l’enfance. Texte, donc, qui n’existe pas. Livre anonyme, étranger, clandestin, infini.