Louise est une petite fille qui comme beaucoup de petites filles aime les robes qui tournent, les rubans dans les cheveux, et sauter à pieds-joints dans les flaques. 

En grandissant, elle devra aussi apprendre à guetter le grincement de la poignée de la porte.

Tenter d’écrire là où les regards se détournent.

Un récit poétique écrit à la première personne du singulier disloquée, où identité, temporalité et écriture se détraquent. 

Un texte empli de douceur et de douleur.

 

 

 

14 euros

 


 

C’était un mardi.

(Dix-huit heures cinquante-cinq)

J/e jouais du violon dans le grand salon, concentrée.

Sensation brute d’être observée.

Redressant la tête j/e me suis découverte dans le miroir, mignonne

comme une absence.

Si  p a r f a i t e m e n t   s  e  g   m    e      n     t     é       e

Une jambe éparse, un pied désarticulé, trois doigts, deux de perdus, la

clavicule désencastrée, deux cuisses fermant un triangle.

(N’oubliez pas ce reflet, c’est celui des enfances déchiquetées, celui

d’après qu’elle s’est remariée)