Les Éperdu(e)s

« Quand je mélange ma vie de folle, ma vie de poète et ma vie de psy, quand je trouve qu’elles vont bien ensemble. »

Dans une société qui prétend laisser s’exprimer les différences, nous sommes paradoxalement confrontés à un étiquetage permanent des comportements, des activités, des goûts, des choix, des souffrances. Séverine Daucourt part de son expérience pour interroger, dans une forme littéraire expérimentale et poétique, le rôle des discours socio-médico-politiques sur notre capacité à définir et assumer notre propre norme. Elle qui a pu être tour à tour écrivaine, psychologue clinicienne, soignée, soignante, voire tout cela à la fois, propose cet équivoque petit précis de psychiatrie qui a des airs de récit, mais qui rassemble et incarne trois discours, qui s’affrontent : celui des patients psychiatriques, celui des poètes et celui des manuels et autres traités de psychopathologie.

Les Eperdu(e)s plaident pour le droit à la singularité.

« Quand la folie est surtout là d’où elle est regardée. »

L’investigation de l’enfermement et du soin, de poétique, devient politique au fil de la narration.

 

 

15 euros


 

Quand devant la porte à double-battant à
petits hublots – entrée dans le sous-marin
–, quelqu’un dit à celui-qui-m’aime « non
vous ne pouvez pas venir », « je ne peux
pas entrer avec elle ? », « non monsieur
c’est interdit ».

UN LAVAGE GASTRIQUE REPOSE
SUR LE PRINCIPE DES VASES COM-
MUNICANTS ENTRE CONTENU DE
L’ESTOMAC ET APPORT DE LIQUIDES
EXTÉRIEURS.

Quand celui-que-j’aime est contraint à
m’abandonner, quand je crois qu’il pleure
et qu’en entrevoyant ses larmes je prends
la mesure des dégâts que je cause.