Il ne faudra plus attendre un train
Il ne faudra plus attendre un train est un livre sur la mère et la passation du langage, celui qu’elle a transmis et que l’auteure voit disparaître. Assistant silencieuse à la décomposition du langage, elle aperçoit d’abord les mots qui s’absentent de son vocabulaire, la syntaxe qui s’effiloche, puis des pans entiers qui s’écroulent. À la fin, il ne reste que quelques syllabes. La mère, dans l’amuïssement, ayant perdu le fil de la parole qui reliait l’auteure à elle, perdait-elle à ses yeux son humanité ? Les pensées de l’auteure, dans les derniers jours de la vie de sa mère ainsi que dans les premiers jours de sa mort sont embuées de fatigue, de manque de sommeil, de surcharge de travail, de désordre alimentaire, de peur de l’inconnu et de la séparation. Une pensée où les mots s’absentent pour laisser place à la fulgurance des images, des images qui se télescopent et mêlent les visions du moment avec celles des rêves de la veille, tout autant qu’avec les images d’un passé enfoui.
Texte sur la mort de la mère, il tire sa force dans sa réflexion sur la langue, reflet de ce qui se passe dans l’intimité de ce mot.
14 euros
ma n’est pas calme aujourd’hui elle gémit
tu as mal non je souffle fort pour me donner du courage
pour finir mon travail chaque jour elle fait le geste de coudre
sans fil sans aiguille dans l’après-midi se plaint de la
tâche entreprise pour la distraire je parle de paladru
les lacs c’est joli ce n’est pas loin de la tour du pin
de la côte saint andré là où max g a grandi
qui ça max g ton second mari non je ne connais personne
qui s’appelle comme ça